Les gâteaux de mon enfance
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J’ai commencé la pâtisserie très jeune, vers 11 ou 12 ans, pas forcément par gourmandise, je n’étais pas, et ne suis toujours pas, accro au sucre et aux « bonbecs », mais peut-être par mimétisme ou par défi.
Maman cuisinait beaucoup et très bien, une cuisine riche, d’inspiration hispanique mais pas seulement.
Maman régnait sur la cuisine, comme sur toute la maison d’ailleurs, en maitresse femme.
Le goût de la cuisine est sans doute génétique chez moi, et je crois que j’ai dû vouloir imiter ma mère ou lui emboiter le pas, mais curieusement ce n’était pas facile d’apprendre à ses côtés.
Toutes ses recettes commençaient par « es muy facil » (« c’est très facile »), eh ben non, c’était pas toujours facile de suivre ses gestes, mais j'ai quand même dû apprendre quelques petites choses...
Elle cuisinait bien mais pâtissait peu.
Et finalement j’ai trouvé une brèche où m’engouffrer pour, moi aussi, faire des trucs à manger.
Et c’est comme ça, que j’ai commencé à faire le gâteau dominical.
Je gardais toutes les recettes qui me tombaient sous la main et mon plaisir c’était d’en essayer toujours de nouvelles. Et Papa disait : « una experiencia » (« une expérience »).
Je collectionnais les recettes mais, à 11 ans, ne les comprenais pas toujours. Quel ne fût mon effroi en découvrant la recette des langues de chat !!! Ce jour-là j’ai imaginé des choses horribles …
L’un des gâteaux que j’ai fait le plus souvent c’est le millas, je le faisais avec de la farine de blé, ensuite il y avait la tarte alsacienne aux fruits au sirop en bocaux maison, en général des prunes ou des abricots, et puis aussi le gâteau normand aux pommes, et bien d’autres : le gâteau de Pâques au chocolat, qu’on attendait tous les ans jusqu’à ce que je trouve une nouvelle recette encore meilleure qui le détrône, le baba au rhum, gâteau préféré de papa à ce moment-là, le moelleux au chocolat, les choux,la tarte aux fruits avec une pâte qui était un gâteau à elle toute seule, et encore d’autres essais plus ou moins bien réussis pour certains…
Beaucoup de ces recettes venaient d’un petit livre au format de poche que j’avais eu en cadeau avec une commande par correspondance. J’ai toujours le petit livre mais la cuisine et les méthodes ont tellement évolué que je n’en fais plus les recettes aujourd’hui. D’autres recettes étaient consignées dans un cahier avec les dates auxquelles je les avais faites et mes appréciations, quelques-fois sévères.
Le temps a passé, le plaisir de la cuisine est resté, celui de la pâtisserie s’est intensifié, les recettes ont évolué, et tout ceci m’a amenée à créer ce blog et à partager un peu de ce qui est devenu une passion. Pas une passion dévorante, mais une passion à faire dévorer et surtout la passion de faire plaisir autour de soi.